Santé : la Cour des comptes prône une réforme radicale des études
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Une réforme des études de santé en question
La réforme de 2020, qui avait remplacé la PACES par le double système PASS et LAS pour les études de santé, est aujourd’hui remise en cause. La Cour des comptes propose un retour à une voie unique pour l’accès aux filières médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de maïeutique. Cette recommandation, prévue pour la rentrée 2026, reflète un constat d’échec d’une organisation jugée complexe et peu efficace.
Une réforme mal calibrée
Le double système instauré en 2020 visait à diversifier les profils et améliorer la réussite des étudiants. Cependant, en pratique, cette organisation a souffert d’une application inégale entre les universités et d’une complexité qui a désorienté les étudiants. Selon la Cour des comptes, un manque de préparation et d’anticipation a compromis les objectifs initiaux de la réforme.
Une nouvelle voie d’accès : les propositions de la Cour
Pour simplifier l’accès aux études de santé, la Cour des comptes préconise un système unifié. Cette voie unique, gérée par les facultés de santé, serait structurée autour d’une majeure en santé et d’une mineure hors santé, avec des crédits ECTS dédiés à chaque composante. Elle offrirait un socle commun de connaissances tout en facilitant la réorientation académique pour les étudiants qui souhaiteraient changer de parcours.
Les caractéristiques de cette voie unique :
- Une majeure consacrée aux enseignements de santé
- Une mineure hors santé pour favoriser la réorientation
- Une gestion centralisée par les UFR santé
- Un portail d’accès à diverses formations en santé ou à d’autres filières universitaires
Vers une meilleure planification des besoins en santé
La question des quotas et du nombre de places disponibles dans les filières MMOP reste au cœur des préoccupations. La Cour des comptes appelle à une évaluation précise des besoins, tenant compte des disparités territoriales et des capacités d’accueil des universités. L’objectif est de mieux répondre aux défis des déserts médicaux et de garantir une adéquation entre les formations et les réalités du terrain.
Des mesures transitoires pour 2025
En attendant l’application complète de cette réforme, des ajustements provisoires pourraient être mis en place dès 2025. Parmi eux, la rationalisation du système LAS et l’expérimentation d’un accès direct pour certains étudiants en pharmacie et maïeutique via Parcoursup. Ces initiatives visent à renforcer la cohérence et l’efficacité de l’organisation actuelle.
Réactions et perspectives
Les recommandations de la Cour des comptes, bien que non contraignantes, suscitent des réactions variées. Du côté des étudiants, l’ANEMF salue les propositions de simplification mais reste prudente quant à leur mise en œuvre. Les doyens, quant à eux, soulignent les défis logistiques et techniques liés à un tel changement, notamment en termes de calendrier.
Points à surveiller :
- La faisabilité technique et organisationnelle de la réforme
- Le respect des délais fixés, notamment pour 2025 et 2026
- L’impact des mesures transitoires sur les étudiants et les universités
Un défi pour l’avenir des études de santé
La réforme proposée par la Cour des comptes marque une étape clé dans la réflexion sur les études médicales en France. Si les critiques envers le système actuel sont unanimes, la mise en œuvre d’une nouvelle organisation devra surmonter de nombreux obstacles pour garantir une transition fluide et répondre aux enjeux de formation et de santé publique. Les prochains mois seront décisifs pour ouvrir un débat constructif et poser les bases d’un système plus équitable et efficace.