La moitié des étudiants en médecine touchés par l’anxiété
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La détresse psychologique des étudiants en santé : une alerte qui perdure
Des indicateurs toujours préoccupants
Les chiffres récents confirment la gravité de la situation mentale des étudiants en filières médicales et paramédicales. En 2023, plus de la moitié d’entre eux ont rapporté des signes d’anxiété, et le nombre de ceux confrontés à des idées suicidaires reste alarmant. Ces données, stables malgré la sortie du contexte pandémique, révèlent une pression constante sur ces futurs professionnels de santé.
État dépressif et épuisement professionnel : des données accablantes
Une proportion inquiétante d’étudiants en médecine présente des épisodes dépressifs marqués, tandis que le burn-out touche une majorité d’externes et d’internes. Cette accumulation de stress et de fatigue chronique pousse certains à envisager d’abandonner leur cursus, une décision lourde dans un contexte de pénurie de soignants.
- Un étudiant sur cinq songe à quitter la médecine.
- 19% déclarent consommer régulièrement des anxiolytiques.
- Le burn-out concerne deux tiers des étudiants en formation clinique.
Un encadrement insuffisant et des lacunes institutionnelles
Malgré l’existence de dispositifs d’aide, ces derniers demeurent méconnus ou mal utilisés. Par ailleurs, les enseignants et praticiens hospitaliers ne sont que très rarement formés pour identifier les signes de souffrance psychologique chez leurs stagiaires. Cette carence renforce un sentiment d’isolement et d’abandon chez les étudiants.
Les violences et humiliations en stage : un facteur aggravant
Un climat de violence toujours présent
Les stages, censés être des lieux d’apprentissage, deviennent parfois le théâtre de comportements inacceptables. Si les dernières enquêtes relèvent une légère diminution des cas d’humiliations et de harcèlement sexuel, ces violences restent bien trop fréquentes.
- 14% des étudiants en soins infirmiers ont subi des humiliations en stage en 2024, contre 23% en 2021.
- 22% des étudiants déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel.
- Seulement 6% des victimes portent plainte ou signalent ces abus.
Des propositions pour enrayer la violence
Les organisations étudiantes et professionnelles appellent à une tolérance zéro face à ces comportements. Elles demandent une formation obligatoire des encadrants à la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’une sensibilisation accrue pour les étudiants.
Repenser l’accompagnement des étudiants en santé
Former les encadrants à la détection des risques
Pour améliorer la prise en charge des étudiants, il est indispensable de former les maîtres de stage et les praticiens hospitaliers à reconnaître les signaux de détresse. Une attention particulière doit être portée à la pédagogie et à la santé mentale dans leur parcours de formation.
Garantir des conditions de travail décentes
Le respect des réglementations sur le temps de travail des internes, souvent ignorées, est un autre point d’attention urgent. La mise en place d’un système transparent de suivi des heures effectuées pourrait réduire l’épuisement professionnel.
Mieux communiquer sur les ressources disponibles
Enfin, il est crucial de renforcer la visibilité des structures de soutien psychologique. Des campagnes d’information claires et régulières sont nécessaires pour inciter les étudiants à demander de l’aide en cas de besoin.
Un appel à l’action
Les enquêtes successives dressent un constat clair : la santé mentale des étudiants des filières médicales et paramédicales est en crise. Face à cette réalité, les mesures ponctuelles ne suffisent plus. Une réforme structurelle et des actions concrètes, impliquant à la fois les institutions, les encadrants et les étudiants eux-mêmes, sont indispensables pour protéger ceux qui seront les soignants de demain.