Étudiants en santé : la peur de mettre leur vie en danger pour leur métier





L’inquiétude des étudiants en santé

L’inquiétude des étudiants en santé : « Je n’ai pas envie de risquer ma vie pour mon métier »

Alors que 37% des soignants disent avoir été victimes de violences à l’hôpital, les bacheliers sont toujours aussi
nombreux à se tourner vers les professions de la santé. Futurs médecins ou infirmiers, certains pourraient tirer un
trait sur leur métier par manque de sécurité.

Des étudiants victimes ou témoins de violence à l’hôpital

Face à l’augmentation des violences à l’hôpital, les étudiants en santé sont de plus en plus confrontés à des
situations dangereuses. Thomas, étudiant en soins infirmiers, raconte : « Un patient a levé la main sur moi. J’ai
réussi à esquiver le coup, mais je me suis demandé ce qu’il s’était passé. »

Manon, une autre étudiante en soins infirmiers, se souvient d’une scène violente qu’elle a observée lors d’un stage :
« Ça a été très difficile à gérer pour l’équipe, car il était en totale opposition et nous étions démunis. En tant
qu’étudiante, j’avais assez peur de ce monsieur et je me suis tenue éloignée. »

Martha, étudiante en médecine, témoigne également de l’insécurité présente à l’hôpital, notamment en psychiatrie : « Il
y a deux mois et demi, un patient a mis le feu dans un salon, à l’hôpital. »

Une insécurité loin d’être nouvelle pour les soignants

La violence à l’hôpital est malheureusement banalisée, selon Thomas : « On est confronté à des scènes de violences
quotidiennes. Ça devient quelque chose de normal. Ce n’est pas tolérable d’agir comme ça sur nous. » En 2022, plus
de 1 200 violences et incidents ont été déclarés par des médecins en France.

Ces incidents remettent en question les carrières futures des étudiants en santé. Elise, étudiante en médecine, se
demande si les risques en valent la peine : « Sauver ou mourir ? Nous sommes là chaque jour sur tous les fronts, à
la limite de la mort et l’amour de la vie. Nous ne lâchons rien malgré tout. Nous sommes aussi capables d’y perdre
notre vie. »

Manon, future infirmière, hésite à se diriger vers la psychiatrie en raison des conditions d’exercice : « Est-ce que
moi en tant que professionnelle, j’arriverai à gérer une personne agressive ? C’est ce qui me fait le plus peur,
car nous ne sommes pas très bien protégés… »

Des étudiants déjà dans la peau des professionnels de santé pendant leurs stages

Le manque de personnel est souvent pointé du doigt comme cause de ces incidents. Martha explique : « Dans les services,
les portes d’accès doivent être fermées à partir d’une certaine heure. Malheureusement par manque de moyen humain
ceci n’est quasiment jamais fait et n’importe qui peut venir dans le service. On nous dit souvent qu’il ne faut
pas être seul mais avec la charge de travail, c’est assez compliqué. »

Même si ces étudiants sont déjà confrontés à des situations violentes pendant leurs stages, cela ne décourage pas
certains d’entre eux. Thomas affirme : « Je pourrai ne pas continuer dans cette voie si je ne me sens pas en sécurité.
Je n’ai pas envie de risquer ma vie pour mon métier. » Il ajoute avec humour : « On a le reflet de la société dans nos
services de soins, et certains s’expriment par la violence. Mais on ne devrait jamais mourir en allant au travail. »



Face à l'augmentation des violences à l'hôpital, des étudiants en santé s'interrogent sur leurs futures carrières.