Vers la fin de la discrimination positive dans plusieurs concours publics
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Un dispositif en sursis : l’accès prioritaire pour les étudiants boursiers menacé
Le mécanisme visant à améliorer la diversité sociale dans les concours de la fonction publique pourrait disparaître à la fin de l’année. Ce système, introduit en 2021 pour une durée expérimentale, prévoit de réserver une proportion de places aux candidats issus de milieux défavorisés dans plusieurs grandes écoles. Cependant, faute de prolongation législative, cette initiative pourrait s’éteindre, laissant derrière elle de nombreuses interrogations sur l’engagement de l’État en faveur de l’égalité des chances.
Une mesure ambitieuse, mais temporaire
Conçu pour réduire les inégalités dans l’accès aux postes de la fonction publique, ce programme a alloué entre 10 % et 15 % des places à des étudiants bénéficiant de bourses. L’objectif était d’encourager une plus grande diversité sociale dans des institutions prestigieuses telles que l’Institut national du service public (anciennement l’ENA), l’École nationale supérieure de police ou encore l’École des hautes études en santé publique. Cependant, en l’absence de suivi législatif, le dispositif risque de disparaître dès le 31 décembre.
Un contexte politique défavorable
Les bouleversements politiques récents, entre élections, changements de ministres et priorités législatives fluctuantes, ont relégué ce dispositif au second plan. De plus, le rapport d’évaluation, censé éclairer les parlementaires sur l’efficacité de cette expérimentation, n’a pas été présenté dans les délais fixés. Ce manque de transparence et de suivi alimente la frustration des partisans du programme.
Mobilisation pour éviter la disparition
Face à ce risque, des acteurs de la société civile et des représentants politiques s’élèvent pour réclamer la pérennisation de cette initiative. Parmi eux, l’association La Cordée, qui œuvre pour l’intégration sociale dans la fonction publique, a alerté les autorités et sollicité une intervention rapide du gouvernement. Dans le même temps, trois députés socialistes ont déposé une proposition de loi visant à prolonger ce dispositif jusqu’en 2027.
Les arguments en faveur de la prolongation
Les défenseurs du programme mettent en avant plusieurs points pour justifier son maintien :
Ils soulignent également qu’interrompre ce dispositif en cours d’année pénaliserait les candidats qui s’y sont préparés, créant un sentiment d’injustice.
Un avenir incertain
Alors que l’année touche à sa fin, l’absence de décision ferme plonge les étudiants concernés dans l’incertitude. Bien qu’ils puissent toujours postuler aux concours de manière classique, l’absence de quotas spécifiques compromet leurs chances d’accéder aux écoles visées. Cette situation met en lumière les contradictions de la politique publique en matière d’égalité des chances.
Des perspectives floues
L’avenir de ce dispositif repose désormais sur la capacité des parlementaires à obtenir un consensus rapide, ainsi que sur la volonté du gouvernement de prioriser cette question. En attendant, la disparition de cette mesure serait perçue par beaucoup comme un recul dans la lutte contre les inégalités sociales. La balle est donc dans le camp des décideurs, qui devront trancher entre inaction et engagement concret.