Succès des filles : en tête aux concours des écoles d’ingénieurs

Un constat encourageant pour les filles dans les concours d’ingénieurs

Les concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs post-bac révèlent une tendance frappante : les candidates, bien que moins nombreuses que leurs homologues masculins, affichent des résultats supérieurs. Ce succès témoigne d’un potentiel largement sous-exploité chez les lycéennes, souvent freinées par des stéréotypes de genre ou un manque de confiance en leurs capacités scientifiques.

Une présence féminine encore trop faible

Malgré des progrès, les filles restent en minorité parmi les candidats aux concours d’ingénieurs. Cette disparité s’explique en partie par une désaffection pour certaines disciplines scientifiques au lycée, notamment les mathématiques et la physique-chimie, souvent perçues comme des matières masculines. La combinaison mathématiques et SVT, bien plus choisie par les filles, n’est pas toujours la voie privilégiée pour accéder aux écoles d’ingénieurs.

  • Moins de 30 % des candidats aux concours sont des filles.
  • Une baisse de l’attractivité des sciences chez les lycéennes est observée depuis quelques années.
  • Des filières scientifiques restent associées à des représentations genrées persistantes.

Des performances supérieures à celles des garçons

Alors que les filles sont moins nombreuses à concourir, elles se distinguent par leurs excellents résultats. Les données montrent qu’elles obtiennent des taux de réussite supérieurs à ceux des garçons, et qu’elles arrivent en école avec un niveau académique souvent plus élevé.

  • En 2024, le taux de réussite des filles aux concours était légèrement supérieur à celui des garçons (67,2 % contre 66,3 %).
  • Une majorité des filles admises obtiennent des mentions « bien » ou « très bien » au bac, surpassant largement leurs homologues masculins.
  • Les premières places des classements des concours comptent une proportion notable de candidates.

Le frein de l’autocensure

Malgré leurs excellents résultats, les lycéennes hésitent encore à se lancer dans ces filières. En cause, une tendance à sous-estimer leurs aptitudes, notamment en mathématiques, une matière clé pour réussir les concours. Cette autocensure limite leur accès à des études pourtant largement à leur portée. Des responsables de concours et des acteurs du secteur éducatif soulignent que le manque de confiance des filles constitue un obstacle majeur. Elles s’imaginent parfois, à tort, inadaptées à ces cursus exigeants, et méconnaissent les opportunités qu’ils offrent.

Un enjeu de mixité dans les écoles et les entreprises

L’orientation des filles vers les études d’ingénieurs ne relève pas seulement d’une question d’égalité. Elle constitue un enjeu stratégique pour les écoles et les entreprises. À l’issue de leur formation, les jeunes diplômées sont particulièrement recherchées par les employeurs, qui apprécient leur niveau et leur capacité d’adaptation.

Un potentiel à valoriser

Les entreprises ont tout intérêt à recruter davantage de jeunes femmes ingénieures. Non seulement elles disposent des compétences techniques nécessaires, mais elles apportent aussi une diversité de regards et d’approches, essentielle à l’innovation.

Des initiatives pour inverser la tendance

Pour réduire les écarts, les écoles d’ingénieurs multiplient les initiatives visant à sensibiliser les jeunes filles dès le collège et le lycée. Elles collaborent avec des associations pour déconstruire les stéréotypes et promouvoir les filières STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), encore perçues comme des bastions masculins.

  • Des interventions en milieu scolaire pour encourager les filles à envisager des carrières scientifiques.
  • La mise en avant de modèles féminins dans les métiers d’ingénieurs.
  • Des partenariats avec des associations pour toucher un large public et changer les mentalités.

Changer les représentations pour faire tomber les barrières

L’absence de figures féminines visibles dans les métiers techniques joue un rôle néfaste sur les ambitions des jeunes filles. Combattre ce phénomène passe par une meilleure représentation des femmes dans les sciences et une communication accrue autour des réussites féminines. En favorisant la mixité et en encourageant les filles à investir les filières scientifiques, les écoles d’ingénieurs et les entreprises contribuent à bâtir un monde professionnel plus équilibré et innovant. Le chemin est encore long, mais les progrès réalisés montrent qu’il est possible de faire évoluer les mentalités.