Santé : la Cour des comptes préconise une réforme d’accès aux études

Un système d’accès aux études de santé sous le feu des critiques

Depuis la mise en place d’une réforme majeure en 2020, les voies d’accès aux études de santé ont profondément évolué. Cependant, un rapport récent pointe du doigt des dysfonctionnements importants et plaide pour une refonte complète du dispositif.

Une réforme jugée complexe et coûteuse

La réforme introduite il y a quatre ans avait pour ambition de remplacer l’ancien modèle d’accès unique par plusieurs parcours diversifiés. L’objectif affiché était d’améliorer le succès des étudiants, élargir la diversité des profils et augmenter le nombre de professionnels formés. Malgré ces intentions louables, la Cour des comptes dresse un bilan mitigé, jugeant le système actuel trop compliqué et mal coordonné.

  • Trois voies principales ont été mises en place : deux en lien direct avec la santé et une troisième permettant des passerelles issues d’autres formations.
  • Les acteurs du système, qu’il s’agisse des étudiants, des enseignants ou des familles, dénoncent une organisation peu claire.
  • Le coût élevé du dispositif est également critiqué, sans que les résultats escomptés soient pleinement atteints.

Des inégalités et des disparités préoccupantes

Bien que le nombre d’étudiants admis en deuxième année ait globalement augmenté, ce progrès masque des disparités notables. Certains secteurs comme la médecine ou l’odontologie enregistrent une hausse des effectifs, tandis que d’autres, comme la pharmacie et la maïeutique, subissent une baisse inquiétante. De plus, les étudiants suivant l’une des voies d’accès semblent pénalisés par rapport à ceux des autres. Les résultats révèlent des écarts de réussite significatifs, renforçant le sentiment d’un système inéquitable.

Un manque de méthode et de vision

Le rapport critique également l’absence de stratégie claire pour anticiper les besoins dans les différentes filières. Un effort insuffisant a été fait pour attirer des profils issus de zones rurales ou de milieux défavorisés, ce qui va à l’encontre des objectifs initiaux de la réforme.

Un appel à une voie unifiée et simplifiée

Pour remédier à ces problèmes, la Cour des comptes propose de revenir à un modèle plus centralisé et lisible. Une nouvelle voie d’accès unique, dédiée principalement aux métiers de la santé, pourrait voir le jour d’ici 2026.

  • Cette filière serait pilotée directement par les facultés de santé, tout en incluant des options hors santé pour faciliter les réorientations.
  • Un accès direct à certaines formations pourrait être proposé via Parcoursup pour un contingent spécifique d’étudiants.
  • Une harmonisation des critères de sélection et des contenus pédagogiques à l’échelle nationale est également recommandée.

Favoriser les passerelles et la diversité des parcours

Pour offrir plus de flexibilité et répondre aux besoins du terrain, le rapport encourage également l’élargissement des passerelles permettant d’intégrer les études de santé à un stade plus avancé. Cette mesure viserait à mieux prendre en compte les parcours atypiques et à diversifier les profils des futurs professionnels.

Un enjeu stratégique pour l’avenir

La formation des professionnels de santé est un défi crucial pour répondre aux besoins croissants de la population. Si la réforme actuelle a permis quelques avancées, le constat global montre qu’elle reste insuffisante. Une refonte en profondeur, axée sur la simplicité, l’équité et une meilleure anticipation des besoins, s’impose pour garantir un accès juste et efficace à ces filières essentielles.