Santé : aucune contrainte d’installation pour les futurs médecins
Renforcer la présence médicale dans les zones sous-dotées
Le problème des zones insuffisamment couvertes en services de santé reste une préoccupation majeure. Pour tenter d’y remédier, les autorités misent sur des solutions structurelles et des réformes dans la formation des professionnels de santé, tout en privilégiant des incitations plutôt que des contraintes.
Former davantage de médecins pour répondre aux besoins locaux
Face à la pénurie de praticiens dans certaines régions, le gouvernement prévoit une augmentation significative du nombre d’étudiants en santé dans les années à venir. L’objectif est d’accueillir 20 % de futurs médecins supplémentaires à l’horizon 2030. Cette croissance sera guidée par une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des territoires lors de la détermination des places ouvertes en première année d’études de santé. Une conférence nationale, prévue en 2025, servira à ajuster les objectifs de formation pour la période 2026-2030, en s’appuyant sur les données issues des régions les plus touchées par le manque de professionnels.
Favoriser l’accès à la formation pour les zones isolées
Une autre initiative notable consiste à diversifier l’origine géographique des étudiants en santé. Dès 2026, chaque département, y compris les plus éloignés des grands centres urbains, devrait pouvoir offrir une première année d’études de santé. Actuellement, 25 % des départements n’en disposent pas, ce qui réduit les opportunités pour les jeunes des zones rurales ou des quartiers prioritaires. Cette stratégie repose sur l’idée que les futurs professionnels ont tendance à s’établir près des lieux où ils ont étudié ou grandi. L’accès à la formation dans des territoires isolés pourrait donc renforcer l’attractivité de ces zones à long terme. Plusieurs formats sont envisagés, comme des antennes universitaires, des parcours adaptés au sein d’établissements existants ou encore l’utilisation de campus connectés.
Simplifier l’accès aux études médicales
Le système actuel d’accès aux études de santé, introduit en 2021, est jugé trop complexe et inégal selon les universités. Une réforme est en préparation afin de simplifier et d’harmoniser les modalités d’entrée, avec une possibilité de postuler chaque année du cycle de licence. Cette mesure vise à rendre le parcours plus lisible et à encourager un plus grand nombre de candidats.
Incitations à exercer en zones prioritaires
Stages obligatoires : un outil pour rapprocher les étudiants des territoires
Pour encourager les futurs médecins à s’installer dans les zones sous-denses, le gouvernement souhaite imposer des stages obligatoires hors des grands centres hospitaliers universitaires. À partir de 2025, les étudiants devront effectuer des périodes de formation dans des zones sous-dotées durant leurs deuxième et troisième cycles d’études. Pour soutenir cette mesure, les capacités d’encadrement universitaire dans ces territoires seront renforcées. Le développement d’internats ruraux et des aides à la mobilité figurent également parmi les priorités annoncées.
Un nouveau statut pour les jeunes médecins
Un statut spécifique, appelé « praticien territorial de médecine ambulatoire », est en cours de création. Ce dispositif vise à encourager les jeunes diplômés à débuter leur carrière dans des zones où la densité médicale est insuffisante. Les praticiens qui optent pour ce statut s’engageront à exercer dans ces territoires pendant au moins deux ans, en échange d’une garantie de revenu et d’avantages, tels que des aides au logement ou à la garde d’enfants.
Mobiliser d’autres professionnels de santé
Pour répondre aux besoins de ces zones, le gouvernement envisage aussi de déléguer certaines tâches médicales à d’autres professionnels, comme les sages-femmes, pharmaciens ou encore masseurs-kinésithérapeutes. Les infirmiers pourraient également voir leurs prérogatives élargies, notamment en matière de prescriptions et de renouvellements d’ordonnances. Une réforme globale du métier d’infirmier est par ailleurs en préparation.
Conclusion : Une réponse globale mais encore perfectible
La stratégie mise en place repose sur un éventail de mesures structurelles et incitatives. Si ces initiatives traduisent une volonté d’adapter l’offre de santé aux réalités des territoires, leur mise en œuvre soulève des questions, notamment sur les moyens financiers et humains nécessaires. Reste à savoir si ces réformes suffiront à enrayer durablement la désertification médicale.