Réforme des études infirmières : reportée à 2026, ce qui change
Une réforme de la formation infirmière repoussée à 2026
La refonte de la formation des futurs infirmiers, initialement prévue pour une mise en œuvre prochaine, est reportée à la rentrée 2026. Ce délai vise à repenser en profondeur les modalités d’enseignement, à structurer de nouveaux contenus et à offrir aux établissements le temps nécessaire pour s’adapter.
Vers une nouvelle maquette de formation
Le chantier de la réingénierie de la formation infirmière mobilise un large éventail d’acteurs : étudiants, formateurs, directeurs d’instituts, universités et représentants des terrains de stage. Une certitude émerge déjà : la prochaine maquette devra intégrer 4.600 heures d’enseignements théoriques et cliniques, soit une augmentation de 400 heures par rapport au dispositif actuel.
- 200 heures supplémentaires seront allouées à la théorie.
- 200 heures de plus seront dédiées à la pratique clinique.
Cependant, la question du temps de travail personnel, qui n’est pas encore officiellement pris en compte, reste en suspens. Ce point devra être abordé dans le cadre de la révision.
Des ajustements en phase avec les mutations du métier
La réforme devra également s’adapter à l’évolution des compétences et des pratiques dans la profession. Parmi les nouveautés envisagées figurent l’intégration des compétences numériques, désormais essentielles, et l’adoption de nouveaux outils pédagogiques. Ces ajustements permettront de mieux répondre aux besoins des soignants dans un contexte médical en constante transformation. Par ailleurs, la profession elle-même est en pleine redéfinition. Une révision du référentiel métier est en cours, prenant en compte des évolutions comme la consultation infirmière, un droit de prescription encadré ou encore des passerelles pour les infirmiers spécialisés vers la pratique avancée. Ces changements nécessiteront une adaptation sur le plan de la formation.
Un ancrage universitaire renforcé
Pour la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), cette réforme est aussi l’occasion de consolider l’universitarisation de la formation. Depuis 2009, ce processus vise à intégrer pleinement les étudiants en soins infirmiers dans le système universitaire, leur permettant ainsi de bénéficier des mêmes droits que leurs pairs. Toutefois, des obstacles subsistent, notamment en matière d’accès aux aides sociales ou aux logements étudiants.
Un calendrier en préparation
Les arrêtés fixant les nouvelles modalités de formation devront être publiés d’ici l’été 2025. Cela laissera une année aux instituts pour s’organiser avant la rentrée 2026. Cette anticipation vise à éviter les tensions rencontrées lors de la précédente réforme de 2009, où les changements avaient été intégrés à la dernière minute.
Le débat sur la durée des études
Une proposition d’allongement de la formation à quatre ans a récemment émergé pour intégrer les nouveaux volumes horaires. Toutefois, cette suggestion est rejetée par plusieurs acteurs, dont la Fnesi et le Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), qui jugent cette option incompatible avec l’universitarisation et potentiellement préjudiciable au système de santé. Les opposants à cette idée mettent en avant deux arguments majeurs : un risque accru de pénurie d’infirmiers à court terme et un coût financier élevé pour l’État. Le maintien de la durée actuelle de trois ans apparaît donc comme une priorité pour ces organisations.
Une réforme attendue pour moderniser la profession
Les ajustements envisagés dans la formation infirmière traduisent une volonté de mieux répondre aux attentes des soignants et aux besoins de santé publique. Cependant, les acteurs du secteur s’accordent sur la nécessité de prendre le temps nécessaire pour garantir une mise en œuvre efficace et pérenne. La rentrée 2026 marquera ainsi le début d’une nouvelle ère pour les infirmiers, ancrée dans une formation rénovée et adaptée aux défis de demain.