Philippe Baptiste renforce Qualiopi et refuse un nouveau label privé

Évolution des critères de qualité pour les formations en apprentissage

La réforme du système de certification des formations en apprentissage est en marche. À partir de 2026, seul un label renforcé, successeur du dispositif Qualiopi, permettra aux structures de bénéficier de financements publics pour leurs programmes d’apprentissage. Cette nouvelle exigence vise à garantir une meilleure qualité des formations proposées dans ce cadre, tout en limitant les dérives constatées dans certains cas.

Un ciblage prioritaire des formations en apprentissage

Les autorités souhaitent d’abord concentrer leurs efforts sur les formations par apprentissage. Ce secteur a été identifié comme le plus urgent à réguler, notamment en raison des opportunités financières qu’il offre, lesquelles ont parfois conduit à des abus. L’objectif est de rehausser les standards et d’assurer que toutes les formations financées répondent à des critères stricts de qualité et d’efficacité.

Vers une généralisation de la démarche ?

Une fois ce nouveau cadre appliqué aux formations en apprentissage, une réflexion sera menée pour élargir les exigences aux formations non-apprentissage. Cela concernerait notamment celles qui aboutissent à des certifications inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Ce mouvement pourrait ainsi marquer une refonte globale des critères d’évaluation des structures de formation en France.

Adapter le cadre législatif et les processus de contrôle

Au-delà des labels de qualité, le gouvernement envisage de simplifier et de moderniser les processus de création et de validation des formations privées. Aujourd’hui, le paysage est jugé trop complexe, avec de nombreuses voies possibles pour ouvrir des structures sans véritable contrôle préalable. Une meilleure coordination entre rectorats et services régionaux de l’économie et de l’emploi est également évoquée pour améliorer l’efficacité des contrôles.

Propositions de lois et initiatives en cours

Deux propositions de lois ont été déposées cette année pour encadrer l’enseignement supérieur privé, souvent critiqué pour son développement rapide et parfois peu contrôlé. L’une se concentre sur la protection des apprenants via des mesures de droit du travail et de consommation. L’autre vise à compléter ces dispositifs en élargissant les moyens d’action des autorités. Ces initiatives s’appuient notamment sur un rapport publié en 2024 qui dénonçait les dérives de certains acteurs privés.

Des mesures déjà mises en œuvre

Le ministère a d’ores et déjà pris des mesures concrètes, dont la possibilité de retirer certaines formations de la plateforme Parcoursup. Cette disposition, entrée en vigueur en février dernier, envoie un signal fort aux structures qui ne respecteraient pas les attentes en matière de qualité. Cela illustre la volonté d’agir rapidement pour protéger les étudiants et garantir la transparence dans l’accès aux formations.

Des défis persistants pour l’enseignement supérieur privé

Le débat autour de l’enseignement supérieur privé continue de faire rage, alimenté par des enquêtes et des ouvrages dénonçant certaines pratiques. Récemment, un acteur majeur du secteur a d’ailleurs été convoqué par le gouvernement pour répondre à des accusations. Cette situation illustre les tensions croissantes entre la recherche de profits des structures privées et les attentes de qualité et d’éthique des pouvoirs publics.

Améliorer la coordination et renforcer les outils existants

Face à ces défis, l’amélioration de la coordination entre les différents organismes et la mise en place d’outils de contrôle plus performants restent des priorités. Cela passe par des conventions avec des plateformes comme Parcoursup et Mon Master, mais aussi par une réflexion sur les rôles respectifs des acteurs régionaux et nationaux. L’objectif final est clair : garantir aux étudiants un accès à des formations à la fois légitimes et de qualité.

Une réforme nécessaire pour restaurer la confiance

Les mesures en préparation témoignent d’une volonté de remettre de l’ordre dans un secteur souvent critiqué pour son opacité et ses dérives. En renforçant les exigences de qualité et en instaurant des mécanismes de contrôle plus stricts, les autorités espèrent redonner confiance aux étudiants et à leurs familles. Cette réforme, bien que complexe, pourrait marquer un tournant décisif pour l’avenir de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur en France.