Niveau des élèves de seconde : où en sont-ils en maths et français ?
État des compétences des lycéens en début de seconde
Les premiers pas en seconde générale et technologique offrent une fenêtre d’évaluation essentielle sur les acquis des élèves en français et en mathématiques. Si les performances en langue française se stabilisent par rapport à l’année précédente, elles peinent néanmoins à retrouver le niveau observé avant 2023. En mathématiques, une légère amélioration se dessine, sans pour autant permettre de rattraper les performances de 2019.
Des performances contrastées en fonction des disciplines
En français, près de 16 % des élèves se situent dans les catégories les moins performantes, tandis qu’un peu plus de 40 % atteignent les niveaux les plus élevés. Pour les mathématiques, la dynamique est légèrement différente : environ un quart des élèves se trouvent en grande difficulté, contre près de 37 % qui excellent dans cette matière. Cependant, ces résultats masquent une réalité plus nuancée, notamment en termes d’évolution dans le temps.
- Les performances en mathématiques progressent depuis 2021, mais restent inférieures à celles enregistrées en 2019.
- En français, la stagnation des résultats traduit une difficulté persistante à remonter les scores passés.
Inégalités selon le genre : des tendances bien ancrées
Les écarts de résultats entre filles et garçons persistent, reflétant des disparités liées aux disciplines. En français, les filles obtiennent de meilleurs résultats, avec plus de deux tiers d’entre elles atteignant un niveau satisfaisant. Les garçons, en revanche, dominent dans les mathématiques, où ils sont 80 % à maîtriser les compétences de base contre 69 % des filles.
Le rôle des stéréotypes dans les performances
Les biais de genre continuent d’agir comme un frein à la progression des élèves, en particulier pour les filles en mathématiques. Des expériences montrent que la simple évocation de termes techniques peut influencer les résultats. Par exemple, un exercice de géométrie présenté comme une activité artistique permet aux filles de réussir davantage qu’une tâche identique décrite comme mathématique. Ces observations soulignent l’impact des stéréotypes sur les perceptions et la confiance en soi. Pour répondre à ce défi, le gouvernement prévoit de mettre en place des initiatives spécifiques. Un plan visant à encourager la présence des filles dans les filières scientifiques a été annoncé, avec pour ambition d’atteindre 50 % de filles en spécialité mathématiques d’ici 2030. Ce projet inclura la création de classes dédiées aux mathématiques et aux sciences, ainsi qu’une formation renforcée des enseignants sur les questions de genre.
Le poids des inégalités sociales
L’environnement socio-économique des élèves joue également un rôle déterminant dans leurs performances scolaires. Les établissements favorisés affichent un niveau globalement plus élevé que ceux accueillant des élèves issus de milieux modestes. En mathématiques, moins de 10 % des élèves des lycées les plus aisés se retrouvent dans les groupes les moins performants, contre plus de 45 % dans les établissements les moins favorisés.
Des écarts qui touchent aussi le français
Les résultats en langue française dessinent une réalité similaire. Dans les lycées défavorisés, près de 30 % des élèves peinent à atteindre un niveau satisfaisant, contre moins de 7 % dans les établissements les plus aisés. Ces écarts se creusent d’autant plus que la progression depuis 2019 est plus marquée dans les milieux favorisés que dans les autres.
- Les lycées favorisés enregistrent une augmentation de 7 points depuis 2019.
- Les établissements défavorisés n’affichent qu’une progression de 6 points sur la même période.
Public et privé : des différences mesurées
Les élèves entrant dans les lycées privés sous contrat présentent en général des résultats légèrement supérieurs à ceux du secteur public. Toutefois, ces différences doivent être interprétées avec prudence, car elles sont étroitement liées au profil social des élèves accueillis. Le ministère insiste sur la nécessité de lire ces données à travers le prisme des disparités socio-économiques.
Conclusion : Réduire les écarts pour mieux former
Les performances des élèves en seconde générale et technologique soulignent l’urgence de traiter les inégalités, qu’elles soient liées au genre, au milieu social ou au type d’établissement. Si des initiatives commencent à voir le jour, l’efficacité de ces mesures dépendra de leur capacité à répondre aux besoins spécifiques des élèves les plus en difficulté.