Maths et sciences : pourquoi les collégiens français décrochent encore

Le constat inquiétant des performances des collégiens français

Les résultats des élèves français en mathématiques et en sciences continuent d’inquiéter. Les scores des collégiens de 4e se situent nettement en dessous de la moyenne des pays de l’Union européenne et de l’OCDE. Ces chiffres, révélateurs de difficultés persistantes, soulignent une problématique à la fois ancienne et structurelle dans le système éducatif français.

Un retard significatif par rapport aux autres pays

En mathématiques, les élèves français accumulent un retard considérable : leur score moyen est inférieur d’une trentaine de points à celui de la moyenne européenne et de l’OCDE. La situation est similaire en sciences, où le décalage reste préoccupant. Ces écarts traduisent non seulement une faiblesse globale, mais aussi une stagnation des performances dans un contexte où d’autres pays parviennent à progresser.

Des niveaux de compétence très disparates

Les élèves français se répartissent de manière inégale sur l’échelle des compétences.

  • Un faible pourcentage atteint les niveaux les plus avancés : seulement 3% en mathématiques et 4% en sciences, bien loin des chiffres des pays comparables.
  • Une proportion croissante d’élèves ne maîtrise même pas les bases : 17% en 2023 contre seulement 3% en 1995.
  • Un tiers des élèves navigue autour d’un niveau intermédiaire, sans parvenir à dépasser cette zone de confort.

Ces inégalités de maîtrise contribuent à creuser l’écart avec les standards des pays performants et pèsent sur la capacité globale du système éducatif à élever le niveau.

Les disparités entre filles et garçons

En sciences, les différences de performances entre les sexes restent limitées, avec un écart de score négligeable. En revanche, en mathématiques, la situation est plus préoccupante : les garçons devancent les filles avec un écart qui s’accentue au fil du temps. Cet écart, bien que présent dans d’autres pays, est particulièrement marqué en France, posant la question des pratiques pédagogiques et des biais possibles dans l’enseignement.

Réactions et pistes pour redresser la barre

Face à ces résultats peu reluisants, le ministère de l’Éducation nationale reconnaît les difficultés, tout en mettant en avant les perturbations liées à la crise sanitaire, notamment pour cette cohorte d’élèves touchée durant leur scolarité en CM2. Cependant, le ministère insiste sur la nécessité d’une action volontariste pour améliorer la situation.

Les leviers envisagés par le ministère

Plusieurs axes de travail ont été identifiés pour tenter de renverser la tendance :

  • Renforcement des dispositifs comme les groupes de besoins au collège, pour offrir un accompagnement adapté aux élèves en difficulté.
  • Développement du « Plan mathématiques » dans les classes du primaire, avec une formation continue des enseignants pour mieux structurer l’apprentissage.
  • Révision des programmes du cycle 4, s’inspirant des pratiques pédagogiques des pays les plus performants, afin d’adopter des approches plus efficaces.
  • Prise en compte accrue des écarts entre sexes, pour sensibiliser les enseignants et réduire les inégalités observées en mathématiques.

Un défi éducatif de grande ampleur

L’échec relatif des collégiens français en mathématiques et en sciences n’est pas une fatalité. Cependant, les réformes annoncées devront s’accompagner d’une refonte en profondeur des pratiques pédagogiques et d’un suivi rigoureux des progrès. Si le système éducatif ne parvient pas à se hisser au niveau des standards internationaux, le risque est grand de voir se perpétuer un retard aux conséquences lourdes sur le long terme.