Études de santé : les étudiants plaident pour une réforme d’accès unique
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Une remise en question du système d’accès aux études de santé
Depuis la mise en place du PASS et de la LAS, le parcours pour accéder aux études de santé fait l’objet de nombreuses critiques. Jugé complexe et inéquitable par des fédérations étudiantes, ce modèle est accusé de ne pas atteindre les objectifs fixés lors de sa création. Face à ces constats, plusieurs organisations plaident pour une réforme profonde et l’instauration d’une voie unique, cohérente et transparente.
Un appel à une réforme structurée et équitable
Les fédérations étudiantes s’accordent sur la nécessité d’une voie unique pour accéder aux filières médicales, pharmaceutiques, odontologiques, kinésithérapeutiques et de maïeutique (MMOPK). Elles estiment qu’une telle réforme permettrait de résoudre les problèmes d’incompréhension et d’inégalité qui subsistent dans le système actuel. Cette voie unique serait gérée par les facultés de santé elles-mêmes et axée en priorité sur des enseignements liés à la santé, tout en favorisant la diversité des parcours.
- Proposer un socle commun centré sur la santé pour encourager l’interdisciplinarité.
- Inclure des enseignements secondaires dans des domaines complémentaires, pour les étudiants qui ne poursuivraient pas en filières médicales.
- Créer un module d’exploration des métiers afin d’orienter les étudiants de manière éclairée.
Une transition progressive pour les étudiants
L’idée centrale des fédérations repose sur une licence santé, divisée en deux années structurées. La première année offrirait des bases solides en santé tout en permettant aux étudiants de se familiariser avec les différentes filières. Si un étudiant ne réussit pas à intégrer une filière MMOPK après cette année, une deuxième année lui permettrait de se spécialiser davantage dans un champ disciplinaire, tout en conservant des options pour retenter sa chance.
- Pas de redoublement en première année, pour éviter le stress et la compétition excessive.
- Un parcours académique qui reste valorisable même en cas d’échec.
- Une deuxième opportunité d’accès à la fin de la deuxième année.
Des inquiétudes face à la sélection précoce
Certaines propositions évoquées, comme une sélection dès la sortie du lycée, suscitent des interrogations chez les organisations étudiantes. Elles craignent que cette mesure introduise des inégalités, notamment en reposant uniquement sur les résultats scolaires. De surcroît, de nombreux lycéens manquent encore de maturité pour prendre des décisions aussi déterminantes à cet âge.
Des disparités sociales et géographiques à éviter
Pour lutter contre les inégalités d’accès, les fédérations soutiennent la création d’antennes universitaires en régions. Cependant, elles insistent sur la nécessité de garantir des conditions d’études équivalentes partout. Les étudiants dans des zones éloignées des grands centres universitaires doivent bénéficier d’un accompagnement adéquat et des infrastructures essentielles, telles que les bibliothèques universitaires et les services de restauration.
Une meilleure intégration pour les filières spécifiques
La filière de kinésithérapie est particulièrement concernée par cette réforme. Actuellement, les étudiants en kinésithérapie se sentent marginalisés, bien qu’ils suivent une première année commune avec d’autres filières. Les fédérations réclament une intégration pleine et entière de ces écoles dans les universités, comme cela a été fait pour la maïeutique. Cela permettrait de réduire les coûts des études pour les étudiants et de renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté universitaire.
Un appel à la concertation et à la réflexion
Les fédérations étudiantes insistent sur l’importance de mener cette réforme de manière concertée et réfléchie. Elles mettent en garde contre les dangers d’une mise en œuvre précipitée, qui pourrait aggraver la situation actuelle. Des ressources financières et une coordination nationale sont jugées indispensables pour garantir la réussite de ce nouveau modèle. En somme, les organisations étudiantes appellent à un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes pour faire émerger un système enfin à la hauteur des attentes. Pour elles, il s’agit de bâtir un accès aux études de santé qui soit clair, équitable, et adapté aux réalités des étudiants d’aujourd’hui.