Concours enseignants en 2026 : un bouleversement dès le bac+3
Une nouvelle approche pour la formation des enseignants
Un calendrier remanié et une licence dédiée
À partir de 2026, le cursus pour devenir enseignant dans le premier degré sera profondément modifié. Le concours de recrutement, actuellement fixé à bac+5, sera avancé à bac+3. Pour accompagner cette transition, une licence spécifique sera mise en place et proposée sur la plateforme Parcoursup. Cette formation visera à offrir un apprentissage équilibré et professionnalisant en français, mathématiques et sciences. Dès 2025, des modules d’accompagnement seront intégrés dans les universités pour préparer les étudiants en troisième année de licence (L3) et en première année de master (M1) aux nouvelles épreuves du concours. Les maquettes pédagogiques de cette licence feront l’objet d’une collaboration renforcée entre l’Enseignement supérieur et l’Éducation nationale, et pourraient être adaptées selon les besoins régionaux.
Un concours accessible pour tous les profils
Bien que la licence pluridisciplinaire soit pensée pour conduire directement au concours, celui-ci ne sera pas réservé exclusivement à ses étudiants. Les titulaires d’autres licences pourront également tenter leur chance. Cependant, ils devront se confronter à une épreuve supplémentaire, dont les détails restent à préciser. Pour les futurs enseignants du second degré, le calendrier de la réforme suivra un modèle similaire. Toutefois, aucune licence spécifique ne sera instaurée pour cette voie. Les stages en milieu scolaire seront intégrés progressivement au parcours de master, offrant une immersion croissante dans la réalité du métier.
Une nouvelle structuration en master
Deux années pour consolider les compétences
Les étudiants admis au concours poursuivront leur formation en deux étapes au sein des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé). La première année de master (M1) permettra de combiner des enseignements théoriques, des stages d’observation et une rémunération de 1.400 euros nets par mois, grâce au statut d’élève fonctionnaire. En deuxième année (M2), les étudiants bénéficieront d’une rémunération portée à 1.800 euros nets mensuels, en tant que fonctionnaires stagiaires. Cette année sera marquée par des stages en responsabilité, où les futurs enseignants prendront progressivement en charge une classe sous supervision.
Un engagement dans la durée
À l’issue de ces deux ans, les fonctionnaires stagiaires qui auront validé leur parcours se verront proposer un contrat définitif. Ce dernier nécessitera un engagement d’au moins quatre années dans l’enseignement, garantissant ainsi une certaine stabilité dans les équipes éducatives.
Un défi pour attirer et préparer les futurs enseignants
Répondre aux pénuries de recrutement
Cette réforme se veut une réponse aux difficultés persistantes de recrutement dans le métier d’enseignant. En 2024, près de 3.000 postes n’ont pas trouvé de candidats, un constat alarmant qui fragilise la capacité du système éducatif à accompagner les élèves vers la réussite.
Améliorer la formation pour limiter les désillusions
En plus de chercher à attirer davantage de candidats, le gouvernement mise sur une meilleure formation pour réduire les abandons en début de carrière. Des dispositifs comme les stages progressifs et l’accompagnement renforcé visent à mieux préparer les futurs enseignants aux réalités du terrain.
Une nouvelle gouvernance pour les Inspé
Les Inspé, structures clés de la formation des enseignants, conserveront leur rôle central. Cependant, leur organisation sera revue, avec une implication accrue de l’enseignement scolaire dans le choix des formateurs et l’élaboration des contenus pédagogiques.
Un pari sur l’avenir du métier
Avec cette réforme ambitieuse, le gouvernement espère redonner de l’attractivité à une profession en crise. En revalorisant la formation initiale et en offrant des parcours plus clairs et professionnalisants, il s’agit d’un véritable pari pour garantir l’avenir de l’éducation nationale.