Compétences : les défis persistants cinq ans après la réforme de 2018
Un regard critique sur une réforme majeure
Six ans après l’entrée en vigueur de la loi de 2018 sur la formation professionnelle, les experts du secteur se réunissent pour évaluer son impact et débattre des ajustements nécessaires. Lors d’une table ronde organisée à Paris-La Défense, plusieurs intervenants ont dressé un bilan mêlant réussites et défis persistants. Cette réforme, qui visait à moderniser le système, semble encore loin d’avoir atteint tous ses objectifs.
Des avancées indéniables mais incomplètes
La loi a permis d’insuffler une dynamique nouvelle dans le paysage de la formation professionnelle. Parmi les points positifs, on note une meilleure reconnaissance de la nécessité de former tout au long de la vie, ainsi qu’une simplification de certains dispositifs pour les salariés et les entreprises. Cependant, des freins importants subsistent : complexité administrative, inégalités d’accès aux opportunités de formation et inadéquation entre les formations proposées et les besoins du marché.
Placer les compétences au cœur des priorités
Les discussions ont également porté sur la nécessité de recentrer les politiques de formation sur l’acquisition effective de compétences. Les intervenants ont souligné que les outils introduits par la réforme, comme le Compte Personnel de Formation (CPF), peinent encore à répondre aux attentes des utilisateurs, notamment des petites entreprises et des travailleurs non qualifiés. Il devient urgent de repenser ces dispositifs pour les rendre plus accessibles et efficaces.
Les grands chantiers pour l’avenir
Pour faire face aux défis persistants, plusieurs pistes d’amélioration ont été évoquées lors des échanges. Les priorités identifiées incluent :
- Renforcer les partenariats entre entreprises et organismes de formation pour mieux adapter l’offre aux réalités économiques.
- Simplifier les démarches administratives pour les employeurs et les salariés, particulièrement dans les petites structures.
- Investir davantage dans l’accompagnement des publics les plus éloignés de l’emploi.
- Améliorer l’évaluation de l’efficacité des formations afin de garantir leur qualité.
Un appel à une vision plus ambitieuse
Les participants ont conclu en appelant à une nouvelle impulsion politique pour faire de la formation professionnelle un levier stratégique face aux mutations du travail. L’objectif : bâtir un système plus inclusif, plus agile et véritablement au service des compétences. Si la réforme de 2018 a ouvert la voie à des transformations nécessaires, elle nécessite aujourd’hui des ajustements pour répondre aux attentes des salariés et des employeurs dans un monde économique en constante évolution.