Force ouvrière critique la dérive du compte personnel de formation

Un dispositif détourné de son objectif initial

Le Compte Personnel de Formation (CPF), instauré pour offrir aux salariés une autonomie dans le choix de leur parcours de formation, subit aujourd’hui des critiques sévères. Selon Michel Beaugas, secrétaire confédéral Force Ouvrière, la réforme issue de la loi « avenir professionnel » aurait profondément altéré la philosophie initiale du dispositif. Ce dernier, qui devait être entre les mains des travailleurs, semble désormais répondre davantage à des logiques économiques qu’aux aspirations individuelles.

Quand l’intérêt collectif des salariés passe au second plan

Initialement conçu pour permettre à chacun de développer ses compétences selon ses propres besoins et envies, le CPF serait maintenant orienté vers des formations dictées par les besoins des entreprises ou du marché de l’emploi. Cette évolution inquiète les syndicats, qui y voient une perte de liberté pour les salariés. Pour Force Ouvrière, il est primordial que ce dispositif revienne à sa vocation première : servir les ambitions professionnelles des individus, et non des impératifs économiques extérieurs.

Les impacts concrets de la réforme sur les travailleurs

Les nouvelles orientations prises par la réforme de la formation professionnelle ont des répercussions directes sur les salariés :

  • La marginalisation de certaines formations jugées non prioritaires par les financeurs, mais pourtant essentielles pour certains projets professionnels individuels.
  • Une complexification des démarches administratives qui peut décourager les moins informés.
  • Un sentiment de perte de contrôle sur leur propre parcours de formation.

Cette situation pousse les syndicats, notamment Force Ouvrière, à réclamer une révision en profondeur de ce dispositif.

Un appel à recentrer le CPF sur les besoins des salariés

Pour Michel Beaugas, il est urgent de retrouver l’esprit originel du CPF. Cela passe par une refonte des priorités et des mécanismes de financement, afin que les travailleurs puissent véritablement bénéficier d’une liberté de choix dans leurs formations. Le défi est de rééquilibrer le dispositif pour qu’il redevienne un outil au service des ambitions personnelles et non un levier de flexibilité au profit des entreprises.

Vers une réforme de la réforme ?

Face aux critiques, le gouvernement pourrait être amené à réexaminer le cadre législatif du CPF. Cependant, les syndicats insistent sur la nécessité d’une concertation approfondie avec les partenaires sociaux pour éviter que de nouvelles mesures ne reproduisent les erreurs passées. L’enjeu est de taille : redonner confiance aux salariés dans un système pensé pour les accompagner tout au long de leur carrière. En conclusion, la question qui se pose est celle de la finalité réelle du CPF. Est-il toujours un outil au service de l’individu, ou est-il devenu un outil au service de l’économie ? Le débat reste ouvert, mais pour Force Ouvrière, la réponse est claire : il faut remettre les salariés au centre du dispositif.