Études de santé 2023 : seulement 40 % des étudiants ont réussi

Un bilan contrasté pour l’accès aux études de santé en 2023

Les résultats d’admission pour les étudiants engagés dans les parcours PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) et LAS (Licences Accès Santé) montrent des évolutions notables. Avec 40,4 % des inscrits ayant réussi à intégrer une seconde année, les chiffres témoignent d’une légère progression par rapport aux années précédentes. Cependant, des écarts significatifs persistent entre ces deux voies, tant en termes de réussite que de réorientation.

Des taux d’admission en légère progression

Les données pour 2023 indiquent que près d’un étudiant sur deux en PASS ou LAS parvient à poursuivre en deuxième année des filières MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie et Kinésithérapie). Parmi eux, 30,3 % ont décroché leur place dès leur première tentative, tandis que 10,1 % ont réussi après une seconde année. Ce taux global dépasse légèrement celui enregistré en 2019 pour les derniers inscrits en PACES (Première Année Commune aux Études de Santé), qui était de 39,6 %.

Des inscriptions en baisse, un rééquilibrage entre PASS et LAS

Depuis la réforme des études de santé, on observe une diminution du nombre d’inscrits en première année. Entre 2020 et 2021, les effectifs sont passés de 55 500 à 47 000 étudiants. Cette baisse est en partie due à l’interdiction des doublants en PASS, une mesure qui a réduit mécaniquement les effectifs. Parallèlement, une redistribution s’opère entre les deux parcours : les inscriptions en PASS ont chuté de 42 100 à 27 200, tandis que celles en LAS ont progressé de 13 400 à 19 800. Cette évolution reflète l’objectif de la réforme, visant un meilleur équilibre entre les deux voies d’accès.

Réussite et disparités entre les filières

La médecine, choix majoritaire

Parmi les admis en deuxième année, la majorité se dirigent vers la médecine. En 2021, 24,7 % des étudiants ont intégré cette filière, loin devant les autres options : kinésithérapie (6,2 %), pharmacie (4,5 %), odontologie (3,1 %) et maïeutique (1,9 %). Cette répartition illustre l’attrait durable des études médicales, bien que le nombre de places disponibles reste limité.

Avantage aux étudiants de PASS

Les chiffres montrent que les candidats issus du PASS réussissent mieux que leurs homologues en LAS. Après un an, le taux de passage en deuxième année est de 36 % pour les PASS, contre seulement 17 % pour les LAS. Après deux ans, l’écart se maintient avec des taux d’admission respectifs de 12 % et 6 %. Les étudiants de PASS poursuivent également plus fréquemment leur cursus sans interruption, avec des taux de redoublement, de réorientation ou d’abandon inférieurs à ceux observés chez les LAS.

Réorientations et parcours alternatifs

Plus de réorientations sans perte de temps

Un des objectifs de la réforme était de permettre aux étudiants non admis en deuxième année de se réorienter rapidement, sans perte de temps. Cet objectif semble partiellement atteint : 20 % des étudiants LAS non admis en santé étaient en troisième année d’études deux ans après leur inscription, contre seulement 8 % pour les PASS. Au total, les réorientations rapides ont triplé par rapport à l’époque de la PACES.

Majorité des réorientés en licence hors LAS

Pour les étudiants ayant échoué à intégrer une deuxième année de MMOPK, la plupart se tournent vers des licences générales, hors parcours LAS. Seul un quart des réorientés inscrits en troisième année en 2023 poursuivent encore dans une licence avec accès santé. Cela montre une diversification des opportunités pour ces étudiants, bien que le lien avec les études de santé s’efface dans de nombreux cas.

Un système en transition

La réforme des études de santé, bien que porteuse d’améliorations, laisse entrevoir des défis persistants. Si les taux de passage progressent légèrement et que les réorientations s’organisent mieux, les disparités entre PASS et LAS, ainsi que la domination écrasante de la médecine parmi les choix des étudiants, interrogent sur l’équité et la diversité des parcours. Des ajustements restent nécessaires pour atteindre les ambitions initiales de cette réforme.