Santé scolaire : pénurie de personnel et surcharge sur le terrain

Une profession essentielle mais sous tension

Les métiers de la santé scolaire, bien que cruciaux pour le bien-être des élèves, font face à des défis majeurs. Ces professionnels jouent un rôle indispensable pour accompagner les jeunes en difficulté, qu’il s’agisse de problèmes psychologiques, sociaux ou de santé. Pourtant, sur le terrain, leur nombre reste insuffisant pour répondre à des besoins toujours croissants.

Un quotidien marqué par l’urgence et la polyvalence

Les infirmières, médecins scolaires, psychologues et assistantes sociales doivent jongler avec des tâches variées. Leur mission dépasse de loin les simples soins ou entretiens : ils offrent un espace d’écoute et d’accompagnement pour des élèves souvent en détresse. Ces professionnels assurent un rôle de relais vers les structures spécialisées, tout en essayant de répondre à des urgences immédiates. Les périodes clés du calendrier scolaire, comme les examens ou les transitions de classe, accentuent encore leur charge de travail.

Des effectifs insuffisants face à des besoins croissants

Le constat est alarmant : le nombre de professionnels de la santé scolaire est en chute libre. Les chiffres témoignent d’une réalité préoccupante, avec un médecin scolaire pour plus de 16 000 élèves, une infirmière ou une psychologue pour 1 500 élèves, et une assistante sociale pour 4 200. Cette pénurie est aggravée par le vieillissement des effectifs, en particulier chez les médecins scolaires, dont une grande partie approche de la retraite.

  • Un recrutement insuffisant : en 2021, seuls 28 médecins ont été embauchés pour 52 postes disponibles.
  • Des secteurs entiers sans couverture médicale, ce qui met en danger le suivi des élèves.
  • Des professionnels débordés, avec des secteurs gigantesques à couvrir, parfois sur plusieurs communes.

Les freins à l’attractivité des métiers

Les conditions d’exercice, souvent difficiles, dissuadent les nouveaux candidats. Manque de moyens, absence d’espaces de travail adaptés et sentiment de ne pas être reconnus sont autant de facteurs qui découragent les vocations. À cela s’ajoutent des salaires peu attractifs et une surcharge administrative qui éloigne les professionnels de leur mission première : accompagner les élèves.

Des attentes fortes pour un véritable plan d’action

Les Assises de la santé scolaire suscitent de grandes attentes parmi les professionnels. Ils espèrent des mesures concrètes pour renforcer les équipes, améliorer les conditions de travail et valoriser ces métiers essentiels. Parmi les priorités évoquées : augmenter les recrutements, garantir des moyens matériels et humains suffisants, et rétablir une meilleure coordination entre les différents intervenants.

Un enjeu majeur pour l’avenir des élèves

Les professionnels de la santé scolaire rappellent que leur mission dépasse le cadre de l’école : il s’agit également de préparer les élèves à devenir des adultes autonomes et épanouis. Pourtant, face à l’ampleur des défis sociétaux, le manque de soutien à ces métiers met en péril cette ambition. Si aucune action forte n’est engagée, c’est l’avenir de milliers d’enfants qui pourrait être compromis.